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Se libérer des loyautés familiales

Les loyautés familiales, ce sont ces liens invisibles qui nous poussent à reproduire les schémas de notre famille, à rester fidèles à ses valeurs ou à porter ses blessures, parfois inconsciemment.
Se libérer des loyautés familiales
Dans: Newsletter - Le fil d'Agathe

Bienvenue dans l'édition 20 de ma newsletter : le fil d'Agathe.

Chaque dimanche à 10h, je vous déroule un fil d'inspiration pour vivre une vie alignée avec qui vous êtes vraiment.

Aujourd'hui, j'aimerais vous parler des loyautés familiales et comment celles-ci peuvent être porteuses de sens mais aussi nous empêcher d'avancer librement.


Et si l'ascension sociale n'était pas la réponse ?

Lorsque je suis retournée voir ma famille il y'a quelques semaines, une conversation avec mon frère m'a fait réfléchir. Il est l'avant-dernier de notre fratrie, né dans les années 90. Il n'a pas connu la guerre du Vietnam ni la pauvreté, et pourtant, il porte en lui le poids d'une histoire collective.

Le Vietnam et sa revanche sur l'histoire

Quand il me parle du Vietnam, je peux sentir sa fierté. Il le décrit comme un pays marqué par les blessures de la guerre mais aujourd'hui en paix et en pleine transformation.

Le Vietnam a une croissance économique au-delà des attentes (environ 7% en 2024), le plaçant parmi les économies dynamiques de l'Asie. Cette croissance et ce climat social favorable nourrit de nombreux espoirs chez les Vietnamiens. C'est un sentiment de dignité retrouvée mais aussi une avidité de réussite et de reconnaissance, en particulier chez la jeunesse.

Ce besoin de "rattraper le retard", de faire ses preuves sur la scène mondiale, s'incarne dans les parcours de nombreux jeunes Vietnamiens. Ils veulent étudier à l'étranger, vivre dans les grandes villes, gravir les échelons.

Mon frère, sa femme et leurs deux enfants, devant les cadeaux d'anniversaire de mon neveu. Ils sont le symbole d'une jeunesse vietnamienne en quête d'un style de vie comparable aux standards occidentaux.

Un moteur puissant... mais épuisant ?

En écoutant mon frère, je me suis revue dans ma propre histoire. Mes parents au Vietnam m'ont fait adopter en France pour que je puisse avoir une meilleure vie qu'eux. Et mes parents adoptifs en France ont, eux aussi, travaillé dur pour nous offrir une situation meilleure que la leur.

Mes parents français viennent de familles nombreuses dans un milieu ouvrier de Bretagne. Ils n'ont pas eu la chance de faire des études ou de choisir un métier passion. C'est pourquoi ils ont toujours mis l'accent sur l'importance de bien travailler à l'école dans notre éducation pour que nous puissions avoir un métier qui nous plaise et qui nous permette de vivre confortablement.

Du Vietnam à la France, je me rends compte à quel point mes deux familles se ressemblent alors qu'elles habitent à plus de 10.000 kilomètres l'une de l'autre. Ce n'est sûrement pas un hasard si leur destin s'est croisé... et si j'ai hérité de ces deux histoires.

Aujourd'hui, je m'interroge : que ce soit de mon côté vietnamien ou français, tout semble me pousser à poursuivre cette ascension sociale. C'est d'ailleurs ce que j'avais commencé à faire en étudiant à Sciences Po mais par la suite, j'ai dévié en choisissant un chemin de traverse : celui de l'entrepreneuriat. Je me suis mise très tôt à travailler à mon compte dans l'accompagnement à la personne (formation, coaching, conseil) et tout ce qui touche à la santé psychologique, en troquant la sécurité et la stabilité contre la liberté et l'épanouissement personnel.

Je n'ai jamais voulu travailler pour des raisons alimentaires ou de statut car j'ai toujours voulu que mon travail soit vecteur de sens dans ma vie, de croissance et d'émancipation personnelle. Je ne ressens pas le besoin de "prouver" quoi que ce soit par l'ascension sociale. Je ressens le besoin de m'apaiser et d'apaiser les autres autour de moi.

Première rencontre avec mon petit-cousin et moi. Il est prêtre en France et nous avons réalisé qu'il y'avait beaucoup de similitudes dans nos deux métiers comme l'écoute à la personne.

Entre loyauté familiale et quête personnelle

Une amie vietnamienne partageait avec moi cette même tension : d'un côté vouloir honorer les sacrifices de ses parents, mais aussi réclamer le droit de vivre une vie plus simple et plus alignée avec ses valeurs.

Dans la culture vietnamienne, c'est un dilemme très difficile car il est de coutume pour les parents de se sacrifier pour leurs enfants. En retour, les enfants doivent s'occuper d'eux jusqu'à la fin de leurs jours. Les enfants perpétuent ce sacrifice en fondant un foyer à leur tour, en travaillant dur pour gagner de l'argent, en restant près de leurs parents géographiquement et en mettant de côté leurs aspirations personnelles pour remplir leur devoir familial.

Sauf que mon amie vietnamienne fait preuve de beaucoup de lucidité. Elle a vu ses parents travailler dur et ne pas être heureux. Elle ne souhaite pas réaliser ce même sacrifice. Mais cela est source d'incompréhension chez ses parents et lui génère un sentiment de culpabilité difficile à porter.

Je lui ai alors partagé ce post que j'ai vu sur Instagram : montrer sa gratitude envers sa famille, ce n'est pas forcément se sacrifier. C'est l'aimer autant que l'on s'aime soi-même, en choisissant la paix, en guérissant les blessures que nos parents n'ont pas guéries et en vivant avec douceur envers soi-même.

Les loyautés familiales, ce sont ces liens invisibles qui nous poussent à reproduire les schémas de notre famille, à rester fidèles à ses valeurs ou à porter ses blessures, parfois inconsciemment. Ces loyautés peuvent être porteuses de sens, mais aussi sources d'injonctions silencieuses qui nous empêchent d'avancer librement.
Ma nièce de 5 ans à son spectacle de fin d'année.

Prendre du recul

Ce tiraillement que mon amie et d'autres Vietnamiens ressentent, moi aussi, j'y ai été exposée.

En retournant voir ma famille au Vietnam, en constatant les conditions dans lesquels ils vivent, les sacrifices que mes parents ont fait en m'envoyant en France, leur accueil si généreux, mes privilèges aujourd'hui et les opportunités économiques dont le Vietnam regorge... je me suis demandée :

Que puis-je faire pour aider et redonner ?

J'ai commencé à envisager tous les projets entrepreneuriaux et nouvelles voies professionnelles dans lesquels je pourrais m'engager pour leur apporter de l'argent... jusqu'à en ressentir le tournis et me sentir perdue.

C'est là que je me suis rappelée de l'importance de se sentir aligné dans son travail. Je ne souhaite pas que mon orientation professionnelle soit détournée par un syndrome du "sauveur" qui me pousse à vouloir aider l'autre sans savoir ce dont il a vraiment besoin.

Je me suis rappelée de ma vision de l'alignement au travail : c'est d'exercer une activité qui corresponde à ses centres d'intérêts, à ses compétences, et qui permette de vivre la vie qu'on a envie de vivre. C'est de cette manière que l'on peut se sentir le plus utile et à la juste place.

L’alignement durable ne se trouve pas en regardant dehors. Il commence à l’intérieur, en écoutant qui nous sommes vraiment, et non pas ce que le monde attend de nous.

Se reconnecter à soi

J'ai dû revenir à l'essentiel, à ma propre boussole, et me demander :

Quelle est la voie qui a du sens pour moi ?

En m'écoutant, j'ai compris qu'il n'y avait pas tant d'options que ça. Il y a dans mon histoire des constantes, des centres d'intérêts qui reviennent régulièrement, des engagements qui y sont liés... dans mon parcours se trouve les clés de qui je suis et de ce que je souhaite devenir.

Si mes parents biologiques, motivés par un désir d'ascension sociale pour moi, m'ont fait vivre en France, ce n'est pas par hasard. Je crois que c’est pour que je puisse me rendre compte que l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs, que je puisse faire la comparaison entre la France et le Vietnam, prendre du recul sur les croyances de mes familles et mettre fin à ce cycle.

Je suis peut-être cette personne qui dans la famille joue ce rôle de pacificatrice: celle qui arrête le combat, fait le travail pour guérir et aide les autres à prendre soin d'eux mêmes.

C'est ce que je fais dans mon métier, peu importe sa forme finalement : aider les gens à faire une pause, s’écouter, se reconnecter à eux-mêmes et trouver leur chemin vers le bonheur, celui qui est intérieur.

Cette prise de recul, cette conscience, cette sagesse qui nous aide à distinguer l’essentiel du superflu pour atteindre la liberté intérieure, c’est ce que je souhaite pour moi-même et c'est ce que je veux apporter au monde.

Et si, au lieu de chercher ailleurs, on regardait notre propre chemin ? Car souvent, les réponses sont déjà là, semées dans notre histoire. Vous n’avez pas besoin de repartir de zéro. Tout ce que vous cherchez est déjà en vous.

Trouver sa vocation

Donner du sens à mon histoire m’apaise car cela me permet de ne pas regretter tous les vies potentielles que j’aurais pu vivre, ni hésiter entre différents voies de peur de faire le mauvais choix, puisque ma voie me paraît tout à fait claire.

En comprenant la logique de mon histoire, je donne ainsi mon propre sens à ma vie. Je comprends la contribution que je veux apporter en ce monde, quel est mon œuvre sur cette Terre, et je me sens à ma place.

C’est ce sentiment que j’aimerais aider d’autres personnes à ressentir. Et c’est quelque chose que je vois comme étant très ouvert. La vocation ou le sens de la vie peut prendre tellement de formes différentes et de métiers différents pour un rôle qui reste globalement toujours le même.

Je pense que c’est ça l’équilibre à trouver : ne pas s'enfermer dans un métier en pensant qu’il existe un job de rêve qui nous attende quelque part, et en même temps rester aligné sur une trajectoire ou une mission de vie qu'on pourrait appeler son "fil rouge" ou sa "vocation", en la laissant libre d'être protéiforme.

En comprenant la logique de votre histoire, vous verrez le fil rouge qui relie chaque étape, chaque détour et c’est ce fil qui peut vous guider aujourd’hui.
Coucher de soleil sur les rizières de Hoi An.

🤔 Et vous ?

  • Quelle est l'histoire de votre famille ?
  • Vous sentez-vous coincés par des loyautés familiales dont vous aimeriez vous libérer ?
  • Arrivez-vous à comprendre le fil rouge de votre vie ?

Si ces questions résonnent en vous, écrivez-moi. Et si vous souhaitez un espace pour prendre du recul avec une personne extérieure, j'offre un moment pour se reconnecter à l'essentiel à travers des séances de coaching d'1h ou des bilans de compétences de 3 mois finançables par votre CPF.

A la semaine prochaine !


Merci de me suivre dans cette newsletter ! 💖

Si ce que je partage vous plaît, il y a 3 manières dont je peux éventuellement vous aider :

1. Recevez mon programme d'auto-coaching "7 jours pour se poser les bonnes questions" et découvrir de nouvelles perspectives sur la manière de construire votre orientation professionnelle.

2. Envisagez un bilan de compétences éligible au CPF pour faire le point sur votre parcours et définir un projet professionnel en phase avec vous-mêmes.

3. Profitez de mes séances de coaching sur-mesure et à prix conscient pour vous débloquer face à un obstacle ou être accompagnés dans la mise en œuvre de vos aspirations.

Enfin : n'hésitez pas à interagir avec moi en cliquant sur le pouce 👍👎pour me donner votre feedback sur cette newsletter et/ou en me répondant directement à cet email. Je réponds à chaque personne qui m'écrit.
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