Pourquoi je ne fais plus de frontières entre le pro et le perso

Bienvenue dans l'édition 5 de ma newsletter Le fil d'Agathe !

Chaque dimanche à 10h, je vous déroule un fil d'inspiration pour suivre une vie plus alignée avec qui vous êtes vraiment.

Dans cette édition, je vous parle de :

1. Effacer la frontière entre le pro et le perso
2. Arrêter de vouloir plaire à tout le monde
3. Le piège de la dissociation
4. Mes actualités du moment

💡 La réflexion de la semaine

Et si on effaçait la frontière entre le pro et le perso ?

Plus j'avance dans la vie et moins je fais de frontières entre le pro et le perso.

Et ça étonne certaines personnes, dans le sens positif comme négatif.

Par exemple, sur LinkedIn qui est un réseau social professionnel, je partage des anecdotes sur ma vie personnelle. Et sur mon site internet professionnel, je parle de mon adoption.

A cause de cette originalité, une personne qui s'appelle Jean-Sébastien a adoré mon site. Il m'a contacté, on s'est trouvé des intérêts communs et maintenant on est devenus amis !

Et puis il a montré mon site à un de ses collègues qui a trouvé ça hors sujet que je parle de ma vie pour me présenter alors qu'il souhaite juste connaître mes compétences et en quoi je peux l'aider.

Deux personnes, deux points de vue :

• L'une trouve ça osé et créatif de mélanger le pro et le perso, ça lui donne envie de me rencontrer et on crée une vraie connexion ensemble.
• L'autre ne cherche qu'un prestataire de services pour résoudre un problème dans une logique transactionnelle et n'a pas envie de savoir réellement qui je suis.

Ne plus porter de masque au travail

Ce parti pris de parler de ma vie personnelle dans mon activité professionnelle est en lien avec mon positionnement : aligner son travail sur son identité.

Au fond, nous ne sommes qu'une seule et unique personne. Ma conviction est que le monde se porterait mieux si on arrêtait de faire une séparation entre notre identité personnelle et notre identité professionnelle. Cela nous permettrait d'être acceptés réellement tels que nous sommes dans notre entièreté et de nouer des relations plus authentiques et empathiques avec les autres.

D'ailleurs, c'est pour cette raison que j'adhère aux entreprises opales. Dans ces entreprises, les employés sont invités à être eux-mêmes au travail. Leurs émotions et leurs aspirations profondes sont prises en considération pour leur permettre de se développer et d'atteindre leur plein potentiel, dans un cadre humain et bienveillant.

Parce qu'évidemment, la culture d'entreprise est essentielle pour encourager les gens à être eux-mêmes. Si nous portons un masque professionnel aujourd'hui, c'est pour nous protéger. Cela en dit long sur le sentiment de sécurité psychologique en entreprise. Je ne trouve pas ça normal qu'on en vienne à devoir se protéger au travail, cela souligne un vrai problème de société. Tous les jours, j'entends parler d'histoires de gens qui finissent malades au travail (burn-outs, brown-outs, bore-outs...). Le monde du travail est en crise.

J'ai essayé de le transformer en tant que consultante en intervenant dans les entreprises. Mais il est très difficile de changer réellement une organisation si les dirigeants ne changent pas. Donc j'ai préféré me réorienter vers le coaching individuel, pour aider au moins les individus qui le souhaitent, à se sentir mieux dans leur travail, à faire leur propre choix et à trouver la voie qui les épanouira.

Dans notre identité se cache notre orientation

L'autre raison pour laquelle je ne sépare plus mon identité personnelle de mon identité professionnelle, c'est parce que je crois aussi que la clé de l'orientation se cache dans notre histoire de vie.

Nous avons tous une histoire unique qui nous a façonnée et qui fait la personne que nous sommes. Prendre conscience de cette histoire, c'est comprendre que nos choix ne sont pas anodins.

Si je suis coach en reconversion professionnelle, ce n'est pas un hasard. C'est parce que j'ai longtemps cherché ma place :

• en étant une enfant asiatique adoptée dans une famille blanche
• une étudiante de milieu modeste dans une école élitiste
• une entrepreneuse dans un monde du travail salarié
• une introvertie dans une société qui valorise les extravertis...

Je pourrais faire une liste de toutes les situations dans lesquelles je me suis sentie différente, en décalage, et qui ont donc nécessité beaucoup d'introspection de ma part pour apprendre à me connaître à et m'orienter.

J'ai beaucoup cherché, en testant des expériences dans des milieux variés : l'associatif, la start-up, le grand groupe, l'entrepreneuriat. En étant travailleuse indépendante, j'ai pu avoir la liberté (mais aussi la nécessité) d'exercer plusieurs casquettes et métiers différents.

J'ai fini par comprendre qu'il n'y avait pas de statut ou d'organisation idéale mais que des environnements qui correspondent ou non à qui je suis, peu importe leur forme. Il n'y a pas de vérité générale. On peut se sentir épanoui dans une grande entreprise et exploité dans une association, on peut se sentir libre en tant que salarié et prisonnier en tant qu'entrepreneur.

J'ai passé ma vie à essayer de comprendre qui je suis et c'est loin d'être fini. Mais grâce à toutes ces questions que je me suis posées, et en regardant mon histoire et mon parcours, j'ai fini par trouver un fil rouge.

Cela est apparu évident que travailler sur l'identité pour aider les autres à s'ancrer dans la leur était une des missions qui m'animait. Je le faisais de manière détournée dans le passé en tant que formatrice en prise de parole, aujourd'hui en tant que coach en reconversion professionnelle et demain qui sait... peut-être en tant qu'autrice ou conférencière ? Cela peut prendre la forme de multiples métiers dont certains n'existent sûrement pas encore !

💭 La citation de la semaine

Arrêter de vouloir plaire à tout le monde

Pour oser être soi-même et parler de soi, il faut arrêter de vouloir plaire à tout le monde.

Beaucoup d'entre nous avons peur du jugement des autres et du rejet. Alors on cherche à s'adapter à ce que les autres pourraient attendre de nous sans prendre de risque, notamment en entretien d'embauche.

Le problème ? C'est qu'en faisant ça, on lisse complètement notre personnalité, on ne se différencie pas des autres. On ne sera pas choisi car on n'aura pas marqué les esprits. Ou bien on se retrouve dans des environnements de travail qui ne nous correspondent pas.

Alors qu'affirmer : "Voilà mon histoire, voilà qui je suis, voilà ce en quoi je crois et comment j'aime travailler", nous démarque et augmente nos chances de finir au bon endroit avec les bonnes personnes, donc d'être épanoui.

🌱 La ressource de la semaine

Severance ou le piège de la dissociation

En ce moment, je regarde la saison 2 de Severance : une des meilleures séries que j'ai jamais regardées, tant d'un point de vue scénaristique que esthétique.

"Severance" signifie "dissociation" en anglais et raconte l'histoire de 4 employés qui ont accepté une opération du cerveau pour séparer leur "moi personnel" de leur "moi professionnel". Dès qu'ils rentrent dans les locaux de l'entreprise Lumon, ils oublient les souvenirs liés à leur vie personnelle. Et quand ils rentrent chez eux, ils oublient ce qu'ils ont fait pendant leur journée de travail.

On y retrouve tous les symboles de l'entreprise patriarcale et aliénante : le culte du père fondateur, des locaux labyrinthiques où tous les couloirs se ressemblent, un travail absurde qui nous fait penser aux bullshit jobs, des interactions malaisantes où les gens semblent jouer un rôle.

Si les employés qui ont fait cette opération pensaient le faire pour de bonnes raisons, les motivations de Lumon qui les emploie sont douteuses et cette dissociation va poser de plus en plus de problèmes et de questions.

📰 En ce moment

Après l'arc-en-ciel d'émotions suite à mon arrivée au Vietnam la première semaine, je me sens maintenant beaucoup mieux. Cela m'apprend encore une chose : faire confiance au temps. Tout change, rien n'est permanent.

La prochaine étape de notre voyage se dessine : après l'atterrissage à Ho-Chi-Minh Ville jusqu'au 2 mars, nous voyagerons en vélo dans le Delta du Mékong jusqu'à la frontière cambodgienne pour renouveler le visa de mon compagnon.

Faire un roadtrip en vélo est une vraie sortie de zone de confort car je n'ai jamais fait ça, même en France. Cela va me permettre de découvrir de nouvelles choses sur moi-même ainsi qu'une facette du Vietnam en dehors des sentiers battus. J'ai hâte de vous partager ce que cette aventure m'apprendra.

A la semaine prochaine !