Se repérer dans le changement

Bienvenue dans l'édition 3 de ma newsletter Le fil d'Agathe !

Chaque dimanche à 10h, je vous déroule un fil d'inspiration pour suivre une vie plus alignée avec qui vous êtes vraiment.

Dans cette édition spéciale Vietnam, je vous y parle de :

1. Comment se créer des repères quand tout change
2. L'art de ne pas vouloir en finir
3. Nos identités métisses
4. Mes actualités du moment

💡 La réflexion de la semaine

Comment se créer des repères quand tout change ?

Ca y'est, je suis arrivée au Vietnam le 6 février. Et c'est un sacré changement.

6 heures de décalage horaire en plus par rapport à la France. Une température avoisinant les 30 degrés. Et une langue que je ne comprends pas (encore) .

Cela demande un peu d'adaptation. Pour être honnête, même si j'étais excitée avant de partir, j'ai ressenti du doute en arrivant. Je sais que nous sommes là pour une période indéterminée et que nous ne pouvons plus faire marche arrière. "Qu'avons-nous fait ?" me suis-je demandée un instant.

C'est normal. Malgré toute ma bonne volonté, l'anxiété causée par l'inconnu est difficile à éviter. Des questions angoissantes telles que "mais qu'est-ce que fais ici ?" ou "pourquoi suis-je là ?" apparaissent parfois dans mon esprit de manière subreptice.

Pour me rassurer, je me reconstruis des repères : une routine personnelle à suivre tous les jours pour donner du sens dès le début de ma journée et partir du bon pied.

Si vous êtes vous aussi dans une période de changement ou d'anxiété, cette astuce pourrait peut-être vous aider à trouver votre zone de stabilité.

Le pouvoir des routines

Quand je parle de routine, je parle d'une habitude saine qui permet de construire la personne que l'on a envie d'être.

Ce n'est pas la routine ennuyeuse qu'on cherche à fuir et qui nous met dans un mode de vie "automatique".

Non, je parle d'une routine comme certains le font avec le sport, la lecture, l'écriture, la marche le matin ou même le ménage ! Quelque chose qui nous regénère positivement et que nous reproduisons à une fréquence régulière, tous les jours ou toutes les semaines.

Connaisez-vous le film "Perfect Days" ? Je l'ai vu dans l'avion. Ce film raconte le quotidien d'un homme japonais qui nettoie les toilettes publiques et sa vie est très routinière. Pourtant, il ne s'ennuie jamais et s'émerveille de chaque instant, que ce soit en arrosant ses plantes avec amour tous les matins, en regardant le ciel en sortant de chez lui ou en nettoyant les toilettes avec beaucoup de soin.

Ce ne sont pas des gestes automatiques mais des gestes qu'il réalise en pleine conscience. Ils nous renseignent sur ses valeurs et finalement qui il est : quelqu'un d'attentionné, calme et simple.

Cette routine que l'on entretient avec soi-même peut avoir plusieurs bénéfices dans une période de changements.

• elle apporte des moments de relaxation et de présence permettant de diminuer l'anxiété
• elle permet d'avoir une zone de contrôle malgré un contexte chaotique
• elle aide à ancrer qui nous sommes ou à façonner la personne que l'on souhaite devenir, peu importe l'environnement

Qu'est-ce qui est important pour vous ?

Si vous souhaitez construire une routine, posez-vous les questions suivantes :

Dans mon cas, j'ai conscientisé plusieurs dimensions importantes pour moi en ce moment :

• la santé physique : mettre en place une routine sportive pour me remettre en forme après 1 et demi de vie sédentaire en région parisienne
• l'apprentissage : m'améliorer en Anglais et apprendre le Vietnamien
• la stimulation et l'éveil : consacrer du temps à la lecture, l'écriture et la méditation

Ce sont des activités propices à être intégrées dans une routine car le sport, l'apprentissage d'une langue ou la lecture d'un livre demande de la régularité.

J'ai ainsi imaginé ma "semaine idéale" comme étant composée de ces piliers importants. Si cela n'est pas faisable à l'échelle d'une semaine, vous pouvez vous projeter à l'échelle d'un "mois idéal", à vous de choisir.

Et ensuite ? Cela passe concrètement par des actions. Pour moi :

• l'inscription à une salle de sport dans le quartier
• poser des intentions au début de chaque semaine
• faire le point à la fin de chaque semaine

Cela m'apporte un vrai sentiment de gratification, comme une petite fierté du quotidien dans les moments instables.

Gardez le plaisir, restez flexible

Le piège dans lequel je suis souvent tombée est de m'infliger des tâches qui ne me font pas plaisir et de m'enfermer dans un emploi du temps rigide.

Ce piège nous emmène typiquement dans les "bonnes résolutions" qui ne tiennent pas dans le temps et nous culpabilisent plutôt que de nous apporter de l'énergie. Il est donc très important que cette routine vous apporte du plaisir et vous ressource personnellement.

Restez flexibles : la "semaine idéale" n'a pas pour but d'être le scénario de toutes vos semaines, c'est seulement un point de repère qui vous permet de savoir si vous vous en rapprochez ou si vous en déviez. Quand je ne me sens pas bien, c'est souvent que je n'ai pas assez consacré de temps à ces activités importantes pour moi.

Gardez aussi en tête que c'est quelque chose d'évolutif qui va être amené à être ajusté avec le temps et en fonction des imprévus.

💭 La citation de la semaine

L'art de ne pas vouloir en finir

Thich Nhat Hanh est un moine bouddhiste vietnamien dont la philosophie m'inspire et m'apaise.

Dans cette citation, on retrouve la même idée que dans le film" Perfect Days" : accomplir ses tâches en pleine conscience, sans chercher à les expédier pour passer à autre chose.

En voulant en finir, nous passons notre vie à anticiper l'avenir et à passer à côté de notre présent. Ces anticipations sont une des causes principales de l'anxiété.

Et vous, prenez-vous le temps de ne faire qu'une tâche à la fois et de vivre le moment présent ?

🌱 La ressource de la semaine

Nos identités métisses

On continue l'immersion vietnamienne !

Dans cette chanson qui s'appelle "Saigon", la chanteuse George Ka, française d'origine vietnamienne, se promène dans la ville et exprime ces mots :

Qu'ce soit en France ou au Vietnam, j'suis moitié là-bas, moitié d'ici
Tout l'monde voit en moi les 50% qui viennent de l'autre pays
Puis d'autres fois, j'crois sentir, au contraire, les morceaux qui s'assemblent
Et d'retour à Paname je découvre un ensemble
De bricoleurs génétiques aux identités en kit
D'ADN bigarrés, d'amoureux en mosaïque
De sang mêlés naissants, d'autres joueurs de Tetris
De pères et de mères qui construisent un monde métisse

Etre métisse, venir d'ici et d'ailleurs, peut donner le sentiment de ne pas être à sa place, d'être toujours un étranger aux yeux de l'autre. Et si, plutôt que de voir ce qui nous sépare, nous regardions l'ensemble comme une belle mosaïque ?

En observant avec encore plus de recul, ce sentiment d'inadéquation n'est-il pas universel ? Que l'on soit réellement métisse ou pas, nous sommes toujours l'étranger de l'autre. Dès que l'on vient d'une autre ville ou d'un autre milieu social, on peut se sentir en décalage.

Parler de l'identité, c'est la réfléchir au pluriel. Car nous sommes tous, par extension, riches de plusieurs influences. Et vous quelles sont les multiples composantes qui font qui vous êtes ?

📰 En ce moment

En parallèle de mon arrivée au Vietnam, cela fait trois semaines que je suis inscrite au Bootcamp de l'Explorateur, un programme collectif en ligne de 6 semaines pour aider chaque participant à booster son projet.

J'en suis à la moitié et voici tout ce qui s'est passé depuis :

• j'ai conscientisé que je voulais vivre mon expérience au Vietnam, non pas en surface en tant qu'expatriée dans sa zone de confort, mais à fond : comprendre ce que je peux me réapproprier du Vietnam (ou pas), notamment apprendre le Vietnamien et la culture
• j'ai officialisé mon envie de produire un documentaire sur cette quête, pour parler des questions identitaires que je me pose, à la fois personnelles et universelles et j'ai obtenu 2h de coaching avec Vincent Glenn, un réalisateur de documentaire offert par mes anciens collègues comme cadeau de départ
• j'ai acheté du matériel vidéo et j'ai commencé à tourner mes premiers plans

Le chemin promet d'être long : que ce soit produire un documentaire ou aller à la rencontre de ses origines, les témoignages que j'entends autour de moi parlent en nombre d'années. Je vais donc y aller un pas après l'autre, avec la chance d'avoir du temps devant moi.

Comme nous avons décidé de ne pas avoir de plan pour cette aventure, notre programme se dessine au fur et à mesure. Nous avons pris un abonnement à une salle de sport pour 1 mois, nous allons donc rester dans la même ville, à Ho-Chi-Minh, pour ce premier mois. Cela me permettra d'être concentrée dans le Bootcamp à 100% jusqu'à sa fin prévue le 2 mars.

Je vais profiter de ce mois pour prendre mes marques doucement, rencontrer toutes les personnes que je souhaite voir ici, étudier le Vietnamien et apprivoiser mon matériel vidéo.

A suivre !