Newsletter - Le fil d'Agathe

Faut-il vraiment réussir sa vie ?

Nous devons redéfinir la réussite, d'un point de vue collectif mais aussi personnel, pour que nous puissions nous émanciper des conditionnements et mener la vie qui nous épanouit vraiment.
Faut-il vraiment réussir sa vie ?
Dans: Newsletter - Le fil d'Agathe

Bienvenue dans l'édition 14 de ma newsletter : le fil d'Agathe.

Chaque dimanche à 10h, je vous déroule un fil d'inspiration pour aller vers une vie plus alignée avec qui vous êtes vraiment.

Aujourd'hui, j'aimerais vous parler de réussite :

  • qu'est-ce que ça signifie "réussir sa vie" ?
  • comment cette quête peut nous égarer ?
  • quelle définition saine lui redonner ?

Bonne lecture !


💡La réflexion de la semaine

Et si on arrêtait de vouloir réussir sa vie ?

Avez-vous déjà ressenti cette pression en entendant cette question anodine : "Et toi, tu fais quoi dans la vie ?"

Quand on rencontre une nouvelle personne, c'est pratiquement toujours une des premières questions posées.

Cette question, en apparence banale, dit beaucoup de notre époque. Elle suppose que notre identité se définit par notre métier, et par extension notre fonction économique ou notre statut dans la société.

Mais est-ce que cela a vraiment du sens ?

Notre identité et notre valeur ne se réduisent pas à notre métier. Il y a des personnes qui n'ont pas de "métier", au sens d'activité rémunérée, comme les parents au foyer, les personnes en transition professionnelle ou les bénévoles. Et pourtant, ils travaillent. Elever des enfants, réfléchir à son avenir ou contribuer à une association prend du temps, produit de la valeur et contribue positivement à la société.

Il y a un réel risque à réduire son identité à une identité professionnelle. D'une part car cette vision nous limite et nous pousse à étouffer d'autres aspects de notre identité. Mais aussi car l'identité professionnelle est très associée à l'idée de la réussite. Et mon opinion est que notre définition de la réussite dans notre société actuelle nous pousse à faire des choix professionnels qui nous écarte souvent de qui nous sommes vraiment.

Réduire son identité à un métier pour poursuivre un idéal de réussite sociale nous éloigne de nous-mêmes.

La réussite, selon la société

Pour beaucoup, réussir sa vie, c’est :

  • Fonder une famille,
  • Être propriétaire de son logement,
  • Avoir un bon revenu et un poste reconnu,
  • Gravir les échelons d’une carrière.

Ces objectifs peuvent être différents selon les personnes. Mais ils ont un point commun : ils sont façonnés par ce que notre société valorise.

Et ce que nous valorisons collectivement, nous finissons par le poursuivre… même si cela ne nous correspond pas vraiment.

Pour atteindre ces standards de réussite, beaucoup finissent par s’oublier. Ils font des choix “raisonnables” : choisissent des études "où il y'a des débouchés" ou "pour ne pas se fermer de portes", puis un emploi stable et bien rémunéré, prennent un crédit, et s'enferment dans une zone de confort qui leur confère un statut.

Mais un jour, souvent au détour d’un changement de vie ou d’une prise de conscience, la question surgit : est-ce que je suis vraiment heureux.se dans cette vie-là ?

Ils découvrent alors l’absurdité de la quête : tout est là, les cases sont cochées, mais ça ne vibre pas.

Je le vois tous les jours, parmi les gens que je rencontre mais aussi ceux que j'accompagne. A un moment donné, une dissonance se crée entre la vie qu'ils mènent et la manière dont ils se sentent intérieurement.

Pire : parfois ils se culpabilisent ou ignorent cette alerte, la rendant encore plus difficile à vivre. Ils se disent qu'ils n'ont rien pour être malheureux objectivement, qu'ils sont trop exigeants et qu'ils devraient juste rester à leur place et se satisfaire de ce qu'ils ont. Mais le malaise ne disparaît pas, il revient de plus en plus régulièrement jusqu'à ce que ne ce soit plus possible de continuer comme ça. Parfois c'est une boule dans le ventre, le burn-out ou la dépression qui les arrête. Mais il est possible d'agir avant d'en arriver là, et j'espère contribuer à cette sensibilisation.

Il y'a un vrai travail de redéfinition de la réussite à faire, d'un point de vue collectif mais aussi personnel, pour que nous puissions nous émanciper des conditionnements et mener la vie qui nous épanouit vraiment.

Redéfinir la réussite

Selon la neuroscientifique Sama Karaki, l’idée même d’un parcours individuel totalement autodéterminé est une illusion. Nous sommes le produit d’un contexte, d’un système, d’influences multiples.

Et pourtant, on nous pousse à croire que chacun est entièrement responsable de sa réussite ou de son échec. Comme si l’échec était personnel. Comme si la réussite était toujours méritée. Cela nous pousse dans une logique compétitive. Comme si réussir, c'était réussir par rapport aux autres ou mieux que les autres.

Cela peut nous amener aussi à une extrême culpabilisation : puisque nous sommes responsables de notre réussite ou de notre échec, si nous avons "raté notre vie", c'est entièrement de notre faute. Et quand nous n'arrivons pas à cocher les cases de la réussite, alors c'est que nous sommes nuls.

Alors comment redéfinir la réussite ?

Sama Karaki nous propose une autre lecture :

  • Réussir, ce n’est pas être meilleur que les autres.
  • Ce n’est pas atteindre une norme sociale.
  • Ce n’est même pas devenir une meilleure version de soi-même.

Réussir, c’est être disponible en pleine conscience. C'est s'oublier. Lâcher le regard des autres. C’est arrêter de se définir par son métier, par son image, par son “projet de soi”.

Et si la vraie réussite, c’était justement d’arrêter de se penser comme un chantier permanent ?

Ma vision de la réussite

Quand j'essaie de faire l'exercice de redéfinir moi aussi ma vision de la réussite, je constate que je rejoins celle de Sama Karaki.

Pour moi, réussir, c'est vivre sa vie en pleine conscience.

Qu'est-ce que ça signifie ? C'est vivre pleinement l'instant présent dans notre vie, qu'il soit agréable ou désagréable, dans l'acceptation de ce qui est, en s'affranchissant des souffrances inutiles que nous rajoutons par nos pensées, nos jugements, nos croyances, sur ce qui "devrait être".

Quand je me projette sur mon lit de mort, ma plus grande peur et mon plus grand regret serait d'avoir l'impression que ma vie a défilé entre mes doigts sans l'avoir pleinement vécue.

Je ne veux pas juste enchaîner les années, les projets, les objectifs mais ressentir chaque moment, en étant présente à ce qui se passe. Et pour moi, c'est un grand challenge.

Je me bats contre cette tendance à trop me projeter, à me perdre dans les soucis ou les plans pour l’avenir. Et je sais que l’un de mes chemins vers cette vie pleine, c’est la méditation. Cette pleine conscience dont parle Sama Karaki : s’oublier pour enfin être, ici et maintenant.

Ma vision de la réussite : être ici et maintenant, chaque jour de ma vie.

Comment concilier action et lâcher-prise ?

Je comprends la critique de Sama Karaki sur cette quête sans fin d'amélioration de soi, ce développement personnel devenu performance, où l’on doit sans cesse devenir "meilleur".

Et en même temps, je suis coach, j’accompagne des personnes en reconversion professionnelle pour les aider à améliorer leur vie. On peut ainsi dire que mon activité fait partie de ce grand fourre-tout qu'on appelle "le développement personnel".

J'encourage les personnes à travailler sur elles-mêmes et à agir pour mener la vie qu'elles souhaitent mener, et en même temps j'invite au lâcher-prise et à l'oubli de soi. Est-ce que ce ne serait pas contradictoire ?

Après y avoir réfléchi, je pense que non. Mon activité ne contribue pas à cette branche malsaine du développement personnel, basée sur la responsabilisation individuelle et la culpabilité vers un idéal de réussite normé.

Je n’aide pas les gens à devenir la meilleure version d’eux-mêmes ni à mener une carrière destinée à leur faire gravir l'échelle sociale. Je les aide à se reconnecter à eux-mêmes. À leur vérité intérieure. À ce qu’ils ressentent, ce qui les appelle, même si cela sort des cases et des définitions habituelles de la réussite.

Et quand je parle d’identité, je ne parle pas que d’identité professionnelle. Je parle aussi d’appartenance, de parcours, d’héritage, de lien entre ce que nous sommes et l’histoire que nous portons.

Ma mission, c’est de réconcilier toutes ces facettes pour qu’une voie professionnelle ne soit plus un rôle à tenir, mais une expression alignée de qui l’on est vraiment.

Je contribue donc à un "oubli de soi" au sens d'un lâcher-prise avec notre égo qui cherche la validation d'autrui en se comparant aux autres, au profit d'une reconnexion à soi en arrêtant les combats qui ne sont pas vraiment les nôtres.

Agir sur soi a du sens… à condition que ce soit un pas vers soi, et non une fuite vers ce que l’on attend de nous.

🌱 Les ressources de la semaine

Questionner le bonheur, le mérite, la réussite...

Cette réflexion de la semaine est issue du podcast "Encore heureux" de Binge Audio, et en particulier de l'épisode "Faut-il vraiment réussir sa vie ?". Je vous invite à l'écouter si vous avez envie d'approfondir la réflexion du jour. "Encore heureux" est un podcast sur la santé mentale. N'hésitez pas à jeter un œil aussi à leurs autres épisodes qui ont tous l'air très intéressants !

Et si vous voulez en savoir plus sur la neuroscientifique Sama Karaki, elle développe sa thèse sur la déconstruction de la réussite :

Enfin, si vous aimez écouter les points de vue de neuroscientifiques sur le bonheur, cette interview du docteur Albert Moukheiber pourrait vous intéresser : "Devenir meilleur ne vous rendra pas plus heureux".

J'ai prévu de consulter toutes ces ressources complémentaires dans les jours à venir. Je n'ai donc pour l'instant pas d'avis dessus et serais ravie d'en discuter avec vous !


📝 Les exercices de la semaine

Exercice n°1 : lorsque vous rencontrez une nouvelle personne, essayez de faire connaissance sans lui demander quel est son métier et sans aborder le vôtre. Observez comment cela colore différemment votre conversation.

Exercice n°2 : lorsque quelqu'un vous demande ce que vous faites dans la vie, trouvez une réponse différente de votre métier en parlant des autres dimensions de votre vie. Par exemple "en ce moment, j'élève ma fille de 5 ans", ou "en ce moment j'explore une nouvelle passion pour le surf".

Exercice n°3 : réfléchissez à votre propre définition de la réussite. Qu'est-ce que cela signifie pour vous aujourd'hui ? Etait-ce la même réponse qu'il y'a 10 ans ? Puis discutez-en avec quelqu'un d'autre.

Je serais très curieuse d'avoir votre retour sur ces exercices. N'hésitez pas à m'écrire pour me partager ce qu'ils vous ont apporté.


📰 En ce moment

Voici les actualités de mon côté :

  • j'ai trouvé une maison à Hoi An qu'on loue pour 3 mois, je me sens enfin "à la maison" !
  • j'ai commencé les cours de Vietnamien avec un prof particulier à un rythme intensif de 3 cours par semaine, j'espère que cela va porter ses fruits !
  • je vais fêter mes 30 ans le 30 avril avec ma famille biologique. C'est une date symbolique à la fois pour moi, pour ma famille mais aussi pour le Vietnam car c'est un jour férié pour fêter la fin de la guerre du Vietnam. Hâte de vous raconter bientôt tout ça !
Quelques photos de mon quotidien ces derniers jours 💖

Merci de me suivre dans cette newsletter ! 💖

Si ce que je partage vous plaît, il y a 3 manières dont je peux éventuellement vous aider :

1. Recevez mon programme d'auto-coaching "7 jours pour se poser les bonnes questions" et découvrir de nouvelles perspectives sur la manière de construire votre orientation professionnelle.

2. Envisagez un bilan de compétences éligible au CPF pour faire le point sur votre parcours et définir un projet professionnel en phase avec vous-mêmes.

3. Profitez de mes séances de coaching sur-mesure et à prix conscient pour vous débloquer face à un obstacle ou être accompagnés dans la mise en œuvre de vos aspirations.

Enfin : n'hésitez pas à interagir avec moi en cliquant sur le pouce 👍👎pour me donner votre feedback sur cette newsletter et/ou en me répondant directement à cet email. Je réponds à chaque personne qui m'écrit.

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