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Développer son réseau sans être hypocrite

Développer son réseau est essentiel quand on veut avancer professionnellement mais pour beaucoup d’entre nous, le networking ressemble à un jeu de rôles… Voici quelques clés pour développer son réseau de manière authentique, facile et joyeuse.
Développer son réseau sans être hypocrite
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Ce que mon voyage familial m'a appris sur le réseau et l'entraide

Développer son réseau est essentiel quand on veut avancer professionnellement, en particulier quand on traverse une période de transition. Changer d'environnement nécessite d'avoir des contacts et des informations que seuls les autres peuvent nous apporter.

Mais pour beaucoup d’entre nous, le networking ressemble à un jeu de rôles… Aller vers des inconnus, prendre leur coordonnées, espérer qu’ils nous tendent la main : c’est souvent inconfortable, parfois même contre-intuitif.

En voyageant dans ma famille, j'ai découvert une autre manière de faire lien. Ce choc culturel m'a questionnée et m'a offert de nouvelles perspectives sur la façon de développer son réseau, de manière facile et joyeuse.

La famille, ce lien sacré au Vietnam

Je suis partie avec ma mère et mon frère dans le Nord du Vietnam pour rencontrer ma grand-mère maternelle. Une femme de 90 ans que je n’avais encore jamais vue.

Là-bas, j’ai aussi été accueillie par :

  • mon oncle Hieu, ma tante, mon cousin Tien et sa femme Loan,
  • un autre cousin Dominique, prêtre depuis 30 ans en France,
  • sa sœur Maria (ma cousine), qui nous a hébergés à Hanoï,
  • encore un autre cousin Giang, et sa femme Phuong, qui nous ont reçus chez eux...

Au total : plus de 10 membres de ma famille que je ne connaissais pas. Et pourtant, chacun m’a ouvert les bras avec une chaleur bouleversante. J'ai été hébergée, nourrie, choyée. En fait, j'ai été surprise de voir que je pouvais être accueillie par des inconnus que je ne connaissais pas il y'a une heure, juste parce qu'on partage le même sang.

Je me suis ainsi rendue compte de la puissance du réseau familial au Vietnam. La famille dépasse de loin le noyau parents-enfants. C’est un réseau plus étendu. Dans mon cas, j'ai été hébergée par une cousine qui partage le même arrière-grand-père que moi. Ce lien sacré nous unit, peu importe que l'on se connaisse ou pas. C'est fou, n'est-ce pas ?

Retrouvailles avec ma grand-mère de 90 ans

Le sentiment d'appartenance en Occident

En France, les liens familiaux sont plus restreints qu'au Vietnam. Je ne pense pas que les gens ouvriraient aussi facilement leur porte à un lointain cousin éloigné dont ils n'ont jamais entendu parler. De plus, en étant adoptée, je n'apporte pas autant d'importance aux liens du sang que les Vietnamiens.

Mais ce qui est intéressant dans la culture vietnamienne de la famille, c'est finalement ce sentiment d'appartenance à quelque chose qui nous dépasse, quelque chose de "sacré".

Les personnes qui appartiennent à une communauté religieuse connaissent bien ce sentiment. Mais pour ceux pour qui, comme moi, ne sont pas forcément religieux, on peut aussi le ressentir dans d'autres contextes.

Je l'ai par exemple vécu au sein de Sandbox, un réseau international d’acteurs du changement. Nous partageons des valeurs fortes et cela suffit à créer un feeling et une confiance immédiate entre nous. Nous sommes répartis dans plusieurs pays dans le monde et nous pouvons facilement contacter un autre membre et se faire héberger par lui. Je trouve cet exemple d'autant plus fort que cette communauté internationale dépasse les frontières religieuses et culturelles.

Dans cet exemple, ce n’est plus le sang qui nous unit et qui nous dépasse, mais les valeurs. Pas uniquement les valeurs affichées dans un discours, mais les valeurs incarnées : par des choix professionnels et des choix de vie.

C'est une autre manière de faire communauté.

Sommet mondial de Sandbox au Vietnam en 2024

Le don et le contre-don vietnamien

L'autre aspect qui m'a frappée en visitant ma famille, c'est leur capacité à donner alors qu'ils n'ont parfois pas grand chose. Ils m'ont offert le gîte et le couvert, et parfois même des cadeaux en plus. Je pense à mon cousin Giang et sa femme Phuong qui travaillent comme livreurs et vivent dans un local minuscule de 15m² dans la promiscuité avec leurs deux enfants. Même si leurs conditions sont modestes, ils nous ont accueilli sans compter.

Dans la culture vietnamienne, inviter l'autre ou lui offrir un cadeau est une manière de prendre soin de la relation. Si vous répondez de manière réciproque en faisant un contre-don, cela signifie que le lien est important pour vous et que vous souhaitez l'entretenir. Le geste est ainsi plus important que la valeur de l'objet.

Pour enclencher cette dynamique vertueuse, il faut avoir l'élan de donner en premier. Et avec mon compagnon, nous avons tellement reçu et ressenti de chaleur que cela nous a donné envie de leur redonner spontanément par des petites attentions, pour leur faire plaisir et montrer notre reconnaissance.

Néanmoins, je dois avouer que cette manière de fonctionner a pu me mettre mal à l'aise au début et susciter ma méfiance... Dans la vie, une personne peut vous faire beaucoup de cadeaux ou vous rendre service pour induire en vous un sentiment de redevabilité et obtenir ainsi de vous des choses dans son intérêt. Dans ce cas, il ne s'agit pas de générosité ou d'amour, mais de manipulation.

Alors comment s'en prémunir, en particulier au Vietnam où la culture du don et du contre-don est la base des liens familiaux ? Je pense qu'il faut toujours faire confiance à son ressenti, redonner d'une manière choisie, et quand cela nous fait vraiment plaisir. C'est selon moi la meilleure manière de vivre cette pratique dans tout ce qu'elle a de beau à apporter.

Repas familial chez mon cousin et sa femme qui nous ont tous invités alors qu'ils vivent avec leurs deux enfants dans un local de 15m² à Hanoï

Voir son réseau comme un jardin

Le "don et contre-don" a ses limites et ses dérives lorsqu'il s'agit d'un rapport uniquement interpersonnel. C'est pourquoi je pense qu'on devrait s'en inspirer pour l'élargir et aller au-delà.

Dans une autre communauté à laquelle j'appartiens en France, qui s'appelle le 47, on parle du "pay it forward". Cela consiste à donner en premier, à rendre service, à aider... sans chercher de contrepartie directement de la part de cette personne spécifiquement.

C'est cette croyance qu'en contribuant à aider quelqu'un, cela génère une dynamique vertueuse, cela arrose un jardin, contribue à un écosystème et que cela finira par nous revenir d'une manière ou d'une autre.

C'est donner sans attendre en retour, planter des graines sans calcul. Pour moi, c’est ça, le réseau sain et il n’a rien à voir avec le networking oppressant où l’on échange des cartes de visite à la chaîne, parce que ce réseau-là se construit avec le cœur.

Le Temple de la Littérature, à Hanoï

En conclusion : faire réseau autrement

Si vous aussi, le networking professionnel vous hérisse les poils ou vous amène à adopter des comportements en désalignement avec vos valeurs, il est possible de développer son réseau de manière authentique, joyeuse et désintéressée.

Mon voyage familial au Vietnam m'a inspiré ces deux principes :

  1. Cultivez le sacré : connectez vous aux personnes qui partagent avec vous quelque chose qui vous dépasse : des valeurs, des convictions, des causes, des combats en commun.
  2. Arrosez le jardin : essayez d'aider ces personnes comme vous le pouvez, sans espérer de contrepartie de leur part.

Vous verrez qu'en appliquant ces deux principes, vous n'aurez pas à faire d'efforts pour développer votre réseau. Il se développera naturellement car vous serez heureux de l'entretenir et d'aider les autres. Et il vous nourrira en retour de manière surprenante.


Un petit bonus pour la fin : tombée de la nuit à Ninh Binh, nord du Vietnam
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